Fonctions de l'instituteur de Suzannecourt à la fin des années 1790


Article posté le 10/03/17.

 

Les fonctions de l'instituteur de Suzannecourt à la fin des années 1790

 

           Avant la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'instituteur, en sus de ses fonctions de pédagogue, avait de nombreuses missions. En dehors de ses heures de classe (du 1er octobre au 1er mai, de 7h à 11h puis de 14h à 17h) il était en quelque sorte chargé d'être l'adjoint du curé. "Curé et maître d'école sont comme les doigts de la main" écrit Rétif de la Bretonne. Assistance au curé, chantre, sonneur,... voici en détail les charges de l'instituteur. Il était tenu de :

 

  1. Assister régulièrement à tous les offices, revêtu du surplis, et effectuer les sonneries exigées par ces offices.
  2. Fabriquer les hosties, régler le lutrin, allumer la lampe devant l'autel, remplir le bénitier, mettre en bouteille le vin de la messe et le verser dans les burettes. (marguillier/sacristain)
  3. Porter ou faire porter l’eau bénite dans les maisons pendant toute l’année après la messe paroissiale.
  4. Gouverner l'horloge communale ; fonction d'autant plus importante que les pendules se faisaient rares dans les foyers.
  5. Entonner les chants liturgiques et entraîner les fidèles.
  6. Sonner le matin, à midi et le soir l’Angelus. Mais aussi, sonner les cloches en volée dans le temps des nuées.
  7. Donner la retraite à 20h et pendant 1/4 d’heure depuis le 1er octobre, et ce, jusqu’à Pâques.
  8. Assister Mr le desservant de la Commune dans l’administration des Sacrements.
  9. Dire la prière à l’église tous les jours le soir pendant toute l’année notamment pendant le Carême.
  10. Sonner et assister aux services des morts ainsi qu’aux baptêmes : Concernant les enterrements, il est chargé de parer l'autel et de préparer tout ce qui est nécessaire pour les convois et enterrements après lesquels il doit tout ranger avec ordre et propreté. Il doit également creuser la fosse, porter le corps et l'enterrer.
  11. Assister aux mariages et aux services du lendemain.

 

          En contrepartie, les rétributions consenties et allouées à l’instituteur étaient les suivantes : il recevait par chaque ménage 1,25 franc et 2 litres de vin et était exempt de surcharges communales, comme porter le pain bénit, faire corvée, loger le militaire, fournitures pour les passages de troupe.

         Le local habité par l'instituteur ou celui où il tenait ses écoles était franc et quitte des impositions des portes et fenêtres. Il recevait ensuite une rémunération variant selon les services rendus, ou par le biais de quêtes.

          L’instituteur était ainsi payé par la Commune autant pour chanter, sonner et assister Mr le Curé que pour donner l’instruction aux enfants.

 

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