La place des vignes à Suzannecourt


Article posté le 06/19/17.

 

Les vignes, principale activité professionnelle du village

Avant le phylloxéra, les vignes étaient la principale activité du village qui comptait près de 64 hectares. D'après le "tableau des citoyens actifs de la communauté de Suzannecourt" relatif à la loi du 14 juin 1791 sur l'organisation de la garde nationale, sur 82 hommes actifs recensés, 58 d'entre eux étaient vignerons, soit quasiment trois quart des travailleurs.

Le petit-déjeuner des vignerons se composait souvent d'un verre d'eau de vie « pour donner de la force », disaient-ils, et dans lequel ils pouvaient également tremper leur pain.

Exposées plein sud, les vignes recouvraient tous les coteaux. Les marnais venaient avec des voitures à chevaux acheter du raisin pour réaliser leur vin. 

Des vignes se trouvaient également du côté du Rongeant. Cependant, l'exposition était mauvaise et le vin, de ce fait, de moins bonne qualité. Elles étaient ainsi réservées à la consommation personnelle. Ces vignes ont disparu les premières.

 

Carte de l’État Major 1820-1866 - La partie grise représente les vignes

 

Disparition du métier de vigneron à Suzannecourt

La crise du vignoble due au phylloxéra, à la fin du XIXe siècle, a causé d'épouvantables dégâts sur les vignes. Malgré tout, elles n'ont pas complètement disparu à ce moment, R. JOBARD (né en 1922) se souvient d'ailleurs avoir vu tous les coteaux de Suzannecourt en vigne. Les vignerons auraient ainsi replanté des pieds de vigne suite à la maladie. Cependant, la succession des guerres a mobilisé beaucoup d'hommes. Les vignes ont ainsi été abandonnées faute de main d’œuvre. 

Dans les coteaux est du village, des pierriers subsistent. Ils permettaient de nettoyer la vigne et servaient à récupérer la chaleur pour la rediffuser la nuit quand il faisait frais afin d'éviter que le raisin « ne prenne froid ». J. MAUR se souvient encore de voir passer chaque année, les vignerons avec leur hotte chargée de pierre.

Suite au déclin des vignes, les vignerons se sont donc peu à peu orientés vers les fonderies (notamment Ferry-Capitain) qui cherchaient de la main d’œuvre. Ils ont profité de cette occasion pour se reconvertir en fondeur, tourneur, mouleur, etc. Il s'agissait par ailleurs d'une opportunité leur assurant un confort pécuniaire.

Chaque habitant conserva malgré tout une parcelle de vigne. Mais la culture de celle-ci fut alors réservée à la consommation personnelle. Ainsi, les travailleurs, après une longue journée de labeur (plus de 10h par jour), retournaient dans les vignes en rentrant de l'usine le soir.

Ernest Bourlier dans ses vignes à la fin des années 40. On peut apercevoir le moulin en arrière-plan

 

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